Juin 2012 - N° 1225
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Transports Publics 2012

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Turin cherche un partenaire financier pour son réseau

Juin 2012 - N° 1225 - Actualités

La ville de Turin, qui sera un des invités d’honneur du Salon européen de la mobilité, veut céder au privé 49% de GTT (Gruppo Torinese Trasporti), l’entreprise de transport public dont elle possède actuellement l’intégralité du capital. Elle va lancer un appel d’offres pour trouver un candidat d’ici la fin de l’année. Ce mouvement de privatisation des opérateurs italiens est une des solutions trouvées par le gouvernement italien pour tenter d’assainir les finances des sociétés municipales de transport public (lire notre numéro précédent). C’est ainsi que RATP Dev est entré, en mars 2009, au capital de l’opérateur qui gère le réseau de Modène et a failli faire de même à Gênes, avant de reculer tant le contexte économique italien est difficile. Concernant le réseau de Turin, les dirigeants de RATP Dev nous ont confié qu’ils n’étaient pas intéressés par une prise de participation minoritaire au capital. Pour faire face à la crise, Turin, comme les autres réseaux italiens, a dû se résoudre à une importante hausse de ses tarifs. Le prix du ticket unitaire est passé le 1er février à 1,50 euro, soit 50% d’augmentation. Les abonnements ont subi une augmentation moindre, inversement proportionnelle à leur durée. La plus faible hausse (7% tout de même) a été appliquée aux abonnements annuels. «Notre objectif est de remonter à un ratio R/D (recettes sur dépenses, ndlr.) de 40%», explique Roberto Cambursano, directeur commercial et marketing de GTT. Dans le même temps, GTT, qui exploite les parkings de surface du centre historique pour le compte de la ville, a doublé le prix du stationnement, passant le tarif horaire dans l’hypercentre de 1,30 euro à 2,50 euros. Avec un résultat mitigé : «Cette augmentation a eu un effet nul sur nos recettes car elle a entraîné une certaine désaffection du centre-ville par les automobilistes», explique Roberto Cambursano, qui évite soigneusement de parler du niveau de fraude... Quant à l’effet de la hausse des tarifs des transports publics, il est encore un peu tôt pour en juger. GTT a lancé des campagnes de communications auprès des Turinois pour expliquer qu’il est plus économique d’acheter des abonnements. GTT emploie 5500 employés. «Nous sommes le premier employeur de Turin», explique Roberto Cambusano. L’entreprise opère 8 lignes de tramway,  ce qui en fait, avec 220 km de voies, le plus gros réseau italien après Milan ; 80 lignes de bus urbains (1000 autobus) et suburbains et une ligne de métro automatique léger, le Val de Siemens. S’y ajoutent un réseau extra urbain qui dessert la région autour de Turin (300 bus) et deux lignes ferroviaires dont celle reliant la gare centrale à l’aéroport. «Ces lignes ferroviaires vont être mises en appel d’offres par la région du Piémont», indique Robert Cambusano.

 

Le Val se prolonge et innove

 

Inaugurée en 2006 à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver, la ligne du Val de Turin, qui a été prolongée de 3,9 km en 2011, déroule ses 13,5 km selon un axe nord-ouest/sud-est. Malgré les difficultés financières de l’Etat italien, les travaux d’un nouveau prolongement et de deux stations supplémentaires vont débuter dans quelques mois. Ouverture prévue dans trois ans. Sur cette ligne, Siemens teste plusieurs innovations qui pourront être déployées ensuite sur d’autres lignes de Val. C’est le cas d’un système de comptage de passagers par vidéo, développé en partenariat avec la société Vanaheim, et d’une solution d’optimisation de la consommation électrique qui permet de récupérer automatiquement l’énergie électrique produite au moment du freinage par une autre rame du réseau qui en phase accélération.

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