Juin 2012 - N° 1225
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Contrat STIF-SNCF : «Il y aura forcément des malus», selon Guillaume Pepy

Juin 2012 - N° 1225 - Actualités

Commentant le contrat qu’il s’apprêtait à signer début mai 2012 avec le Syndicat des transports d’Ile-de-France, le patron de la SNCF a qualifié de «viriles» les intenses négociations entre l’opérateur de transport et la collectivité locale. Un contrat de 9,6 milliards d’euros sur quatre ans dans lequel les indicateurs de ponctualité, de régularité et de qualité sont assortis de pénalités ou de récompenses financières.

 

Il y a eu beaucoup de tensions car les enjeux sont très forts, ça a été viril mais correct», a résumé Guillaume Pepy le 3 mai 2012 en marge de la signature du contrat de 9,6 milliards d’euros (7 de contributions, 2,6 d’investissements) qui va lier la SNCF pour quatre ans avec son donneur d’ordre, le Syndicat des transports d’Ile-de-France. 

«Les objectifs sont tellement plus durs (par rapport au précédent contrat qui a pris fin le 31 décembre 2011, ndlr.), que nous avons peu de chance de les atteindre tous en même temps», a ajouté le patron de la SNCF. Il en est certain, il y aura forcément des malus, et la compagnie ferroviaire le sentira passer, l’incitation financière dans la réalisation des objectifs passant de 11,5 millions d’euros par an dans le précédent contrat, à 26,5 millions dans le nouveau. A lui seul, le critère de la ponctualité compte pour 55% de cette incitation financière. Quant aux objectifs de satisfaction voyageurs, ils seront mesurés par des enquêtes mensuelles et les voyageurs seront remboursés d’une partie de leur abonnement pass Navigo en cas de perturbations récurrentes (comme cela est arrivé en mars 2012 pour les usagers du RER B). Dans ce nouveau contrat, «les pénalités peuvent atteindre 15 millions d’euros», a indiqué Guillaume Pepy.

 

«Un partenariat, ça peut être conflictuel»

 

Quelques semaines plus tôt, Jean-Paul Huchon, président du STIF déclarait que ce contrat était «un bon compromis». Prenant la parole après Guillaume Pepy qui a insisté sur «les moments d’épuisement» et «la négociation très dure» entre les deux parties, le dirigeant du STIF a considéré pour sa part qu’il s’agissait d’un partenariat et qu’«un partenariat, ça peut être exigeant, conflictuel, mais ça reste avant tout un partenariat...» Une clause de revoyure est inscrite au contrat pour 2014 afin de tenir compte de l’augmentation des péages que Réseau ferré de France (RFF), gestionnaire des infrastructures, fait payer à la SNCF pour utiliser les voies. Mais, et c’est une nouveauté dans le contrat signé début mai, la SNCF prend la responsabilité de la qualité sur l’ensemlble du réseau ferroviaire «plutôt que de renvoyer la responsabilité à RFF». «Les travaux sur le réseau Transilien pour améliorer la qualité vont être énormes et vont entraîner une gêne pour les voyageurs, à nous de mieux gérer ces travaux avec des services de substitution bien anticipés», a observé Guillaume Pepy. Le président de la SNCF qui milite pour la réunification de la gestion des infrastructures ferroviaires et de l’exploitation commerciale semble anticiper sur un dossier brûlant pour le futur gouvernement : celui de la gouvernance ferroviaire.

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