Du microcosme au macrocosme
Octobre 2010 - N° 1106 - Editorial
Grand Paris ou Arc Express ? Depuis ce printemps, on ne parle que de ça dans le microcosme francilien. La vision du Grand Paris du troisième millénaire, porté par Nicolas Sarkozy, contre la réponse aux besoins urgents et quotidiens de mobilité des Franciliens élaboré par la Région. Le premier a même failli couler le second. Finalement, les deux projets sont soumis à l'avis des douze millions de Franciliens au travers de la plus vaste consultation publique jamais réalisée : 72 réunions au total pour les deux projets dont 7 communes, le tout s'étalant sur quatre mois. La première réunion, commune aux deux projets, s'est déroulée le 30 septembre au Palais des Congrès devant près de 800 habitants d'Ile-de-France. Il faut dire que les chiffres ont de quoi interpeller : 155 km de métro automatique pour le Grand Paris pour un coût total estimé actuellement à 22,7 milliards mais qui pourrait fortement varier en fonction du tracé retenu, et 60 km pour Arc Express qui coûtera, lui, pour la seule réalisation des deux premiers arcs sud et nord, 6 milliards d'euros.
Octobre, le 8 précisément, c'est aussi la période de remise des projets de transports en sites propres de province dans le cadre du second appel à projets du Grenelle. Nous en avons recensé 54 dans 33 collectivités et la liste n'est pas exhaustive. Des collectivités de toutes tailles, de l'agglomération de 90 000 habitants comme Quimper jusqu'à la Région Alsace. L'investissement total devrait atteindre, voire dépasser, celui du premier appel à projets qui était de 6 milliards d'euros. Si l'on reste dans cette logique mathématique, l'Etat devrait apporter une subvention au moins égale à celle du premier appel à projets, soit 800 millions d'euros. On imagine mal que ce ne soit pas le cas après les déclarations de Jean-Louis Borloo lors du lancement de l'appel à projets et quand on sait que l'Etat va inscrire dans la loi de Finances rectificative pour 2011, 4 milliards pour lancer le Grand Paris.
Quel que soit le résultat en Ile-de-France comme en province, une chose est sûre, on n'aura jamais autant parlé de l'enjeu du développement du transport public en France. Et ça, ça n'a pas de prix.
Robert Viennet