Non, le vélo, ce n’est pas que pour les bobos
Mai 2014 - N° 1146 - Actualités
Dans «Le pouvoir de la pédale», le journaliste Olivier Razemon s'en prend aux clichés qui freinent les déplacements à vélo. Sport du dimanche, outil dangereux, «talisman écologique» pour bourgeois rêveur, l'image du vélo serait sérieusement entachée par ces clichés.
Le vélo, c'est pour les bobos», «le vélo, c'est dangereux», «le vélo, c'est un loisir, pas un mode de transport»... Ce type d'idées reçues empêcherait l'essor du vélo comme mode de déplacement. C'est du moins le point de vue défendu par Olivier Razemon, journaliste et cycliste invétéré dans «Le pouvoir de la pédale» paru fin mars (1). Après une courte histoire de cette «machine à courir», née au début du 19ème siècle, le journaliste fait le récit de l'expansion contrastée du vélo à travers le monde. Il revient notamment sur le succès de la bicyclette en Europe, particulièrement retentissant dans les pays nordiques. Il bat ensuite en brèche les sept «fausses images du vélo» : le vélo serait ainsi la voiture du pauvre, un sport du dimanche, un simple passe-temps, un talisman écologique, une lubie de bobo, un objet ridicule, une source de danger. Idées fausses mais tenaces, selon l'auteur de cet essai de 192 pages qui pourrait se lire posé sur un guidon.
Vingt-cinq fois moins cher qu'un tramway
Avec son écriture «poil à gratter», le journaliste, qui se déplace dans Paris avec son Starnord, un vélo de course des années 70, ou en vélo en libre-service quand il est en province, liste aussi les bénéfices du vélo : «un moyen de transport rapide, fiable, bon marché, sain, peu consommateur d'espace, économe en énergie et non polluant». «Pour les distances comprises entre 500 mètres et 10 kilomètres, il constitue souvent le mode de déplacement le plus efficace, le plus bénéfique pour l'économie locale et aussi le plus agréable». Une histoire d'amour entre l'auteur et sa bicyclette. De quoi faire réfléchir certaines grandes améliorations qui misent prioritairement sur des modes lourds comme le tramway, estime-t-il. «Dans de nombreux cas, pour un prix bien inférieur, on peut obtenir des résultats équivalents (avec le vélo)». Une piste cyclable serait 50 fois moins chère qu'un métro lourd et 25 fois moins chère qu'un tramway, à débit identique. Journaliste indépendant, Olivier Razemon travaille pour Le Monde et le magazine Géomètre. Il est aussi l'auteur du blog «L'interconnexion n'est plus assurée».
(1) Ed. Rue de l'Échiquier, 192 pages, 15 euros.