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Apres avoir gagné Amiens et Sète la CFT, filiale d'un groupe espagnol, affirme ses ambitions
Quand il y a dix ans le groupe espagnol Subus avait gagné la délégation de service public du réseau de Perpignan l'affaire avait fait grand bruit dans le landerneau français du transport public. Il s'agissait ni plus ni moins que de la première incursion d'un groupe étranger dans un marché réservé jusque là aux entreprises françaises.
Depuis au travers de sa filiale française CFT (Corporation Française de Transport) le premier groupe de transport espagnol a tracé tranquillement sa route. Après avoir gagné (2003) puis reperdu l'exploitation du réseau de Narbonne, la CFT remporte l'exploitation du réseau de Sophia Antipolis (Envibus) et se voit renouveler la DSP de Perpignan. Mais ce début 2009 marque une accélération dans le développement de la CFT avec coup sur coup les gains des réseaux d'Amiens et de Sète.
Philippe Delrue directeur général de Siberbus la holding qui coiffe les activités de la CFT est depuis un an à la tête d'un groupe qui pèse 64 millions d'euros compte 1026 salariés et exploite 426 véhicules. Cet ancien directeur du réseau de Nice (ST2N) affiche ses ambitions, gagner deux à trois réseaux par an. Prochaines cibles : Pau, Valenciennes, Bayonne...
Qu'est ce qui vous a permis de gagner Amiens ?
Il y avait une vraie volonté de changement de la part de la nouvelle autorité organisatrice, née des dernières municipales. Changement de logique de réseau et changement de délégataire. Sur le plan financier les deux offres celle de Veolia comme la notre étaient sensiblement équivalentes. Mais la volonté de changement d'Amiens et le fait de trouver un partenaire à l'écoute, se remettant en question nous a été favorable.
Qu'est ce qui va changer sur le réseau ?
Nous procéderons à une première restructuration du réseau à la rentrée de septembre avec un remaniement des ligne et un développement du transport à la demande. Mais c'est un an plus tard que pourrait intervenir une refonte complète du réseau après que les nouveaux élus aient pris des décisions concernant la politique transport de l'agglomération. Amiens est à ma connaissance le seul réseau ou les bus ne pénètrent pas dans le centre actuellement piétonnier mais tournent autour. Autre curiosité amiénoise les bus n'ont pas le droit de s'arrêter devant la gare. Les élus ont aussi la volonté de créer des sites propres avec priorité aux feux...
Votre DSP est de trois ans c'est très court...
Les nouveaux élus veulent se donner le temps de la réflexion. Soit ils poursuivent en DSP soit ils passent en régie. Actuellement il s'agit d'un contrat en régie intéressée. La communauté d'agglomération a à sa charge l'ensemble des investissements et des charges de fonctionnement du réseau. La rémunération de l'exploitant est composée d'une part fixe et d'une part variable. La part fixe n'est pas très importante, de l'ordre de 200 000 euros, et la part variable est fonction de trois critères : la croissance du trafic, la qualité de service, la maîtrise des coûts. Par exemple sur le trafic nous nous sommes engagés a une croissance de 17% en trois ans. Si on y parvient notre bonus sera de 100 000 euros.
Et pour sete ?
Quatre candidats postulaient à l'appel d'offres du bassin de Thau, le sortant keolis, transdev Car postal et nous-mêmes. Nous avons été choisi parce que notre offre était la plus attractive et que nous avons pris un risque plus important sur les recettes. Il s'agit d'une DSP classique, un contrat de contribution forfaitaire sur 7 ans. Nous avons repris un réseau redessiné au 1er janvier. Le pari que nous avons fait c'est l'extension de la communauté d'agglomération d'ici a deux ou trois ans qui donnerait une nouvelle ambition au réseau.
L'avenir ?
Nous avons la volonté de nous développer de manière raisonnable sur le territoire français en gagnat deux à trois réseaux par an. Nous venons de déposer un dossier dans le cadre de l'appel d'offres de Pau et nous allons faire de même pour Valenciennes. Nous allons aussi concourir à l'appel d'offres de la communauté d'agglomération Bayonne Anglet Biarritz.
Propos recueillis par Robert Viennet
(8 février 2009)